Salon du machinisme : Le chinois Yto crée un tracteur «?made in France?»

Salon du machinisme : Le chinois Yto crée un tracteur «?made in France?»


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Durant le Salon du machinisme agricole se déroulant la semaine dernière à Paris, Yto a présenté Mancel, une nouvelle marque de tracteur qui sera disponible à partir de 2020 en France, puis en Europe.

Il est rare d’avoir ce genre de nouveauté dans le milieu agricole, si bien que cette nouvelle marque devient un évènement unique. C’est pourquoi, les visiteurs se pressèrent devant le stand du groupe chinois Yto durant le SIMA qui avait eu lieu au parc des expositions de Paris-Villepinte jusqu’au 28 février. Il y a dévoilé la nouvelle marque de tracteur, Mancel dont la première série de production sera livré aux polyculteurs-éleveurs avec quatre modèles de 110 à 145 chevaux dotée de moteurs répondant aux nouvelles normes de pollution Stade 5.


Mancel, les tracteurs « made in France » d’Yto

Le groupe chinois Yto, opérant en France depuis 2011, a présenté en avant-première sa nouvelle marque de tracteurs  fabriqués à Saint-Dizier dans la région de Haute-Marne au Sima dédiée aux marchés européens.

Ces machines sont dotées d’une puissance faisant entre 80 ch et 145 ch et des moteurs suivant la norme Stage V. Elles sont fabriquées à Saint-Dizier en Haute-Marne en trois séries distinctes avec des composants à 80 % européens. La commercialisation est prévue pour le premier trimestre de l’année 2020, cependant, il faudra patienter pour avoir plus d’informations et connaître le positionnement technologique de la marque Mancel.

Qui est Yto ?

Salon du machinisme

C’est un filial du groupe chinois Sinomach connu pour la fabrication de machines pour divers secteurs industriels que ce soit pour une entreprise d’exploitation minière, une métallurgie ou pour une construction.

Il se consacre entièrement à la production de machines agricoles : tracteurs, moissonneuses-batteuses,…

Des Farmall aux McCormick

En 2007, Yto s’est introduit en France avec une offre de tracteurs low-cost avant de racheter l’usine de transmissions  du groupe italien Argo « Landini, McCormick ». Cette usine basée à Saint-Dizier n’employait que 200 personnes et était en fait, un héritage de l’histoire des machines agricoles datant de l’avant-guerre qui avait débuté avec les établissements Champenois, des spécialistes des matériels destinés à la traction animale.

En 1950, l’usine a été rachetée par la Cima, un filial du  trust américain « McCormick International Harvester », et fabriquera par la suite les fameux tracteurs Farmall.

Avant de finir dans les mains du groupe italien Argo en 2001, cette entreprise a connu une succession de rachats avec Tenneco, JI Case, Case-Poclain, Case IH,… Cela résulte de la fusion entre Case et New Holland et des clauses anti-concurrentielles.

En 1989, elle a cessé de produire des tracteurs Case IH avec le retrait de la marque McCormick vers 1968 pour se consacrer qu’à la fabrication de machines à transmissions bien avant la faillite qui a eu lieu en 2011 et avec le rachat de Yto. Entre temps, la marque McCormick a été réintroduit sur le marché par Argo et fabriqué au sein de leur siège en Italie.

Nouveau départ pour l’usine de Saint-Dizier

Salon du machinisme agricole 2019

En 2011, Yto rachète l’usine de Santi-Dizier et décide d’y assembler ses tracteurs, chose non réalisée jusqu’ici. Il a en outre, lancé la marque Mancel quelques moins après, accompagné d’un plan social et annonce l’arrêt de la fabrication des transmissions. De quoi surprendre tout le monde à la veille du lancement de ce genre.

Si ce projet abouti, l’usine de Saint-Dizier complètement l’équipe de site de production de tracteurs français, après Claas, Massey Ferguson et Kubota.

Pour se démarquer des autres sur le marché international, Yto met en valeur le macaron bleu-blanc-rouge, il pense écouler les tous premiers tracteurs assemblés dans l’usine de Saint-Dizier, arrêtés au nombre de 150 en France.

Après les nombreux rachats dont il a fait l’objet, l’usine perd de sa crédibilité en tant spécialiste de l’export de transmissions de tracteurs en Chine. La marque Mancel a donc pour but de réaffirmer son statut. Frédéric Widiez, son responsable marketing, affirme que «?La réorganisation est en cours avec le remplacement d’une ligne de production de transmissions par une ligne d’assemblage de tracteurs?».

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