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Fumier et lisier, quelle est la réglementation ?
Si vous n’êtes pas agriculteur, vous pouvez vous dire que ce sont des appellations qui sont utilisées pour définir les engrais. Que ce soit le fumier ou le lisier, ce sont bien des engrais, mais ils ne sont pas pareils. Le lisier se présente sous forme de liquide et il est composé d’excréments et d’urine d’animaux, notamment de bovins, de porcins et d’ovins. On peut ajouter à ce mélange quelques débris de fourrage et un peu de litière. Le fumier, lui, est un mélange plus ou moins fermenté et il est composé de litières et de déjections animales ainsi que de lisier. Pour ce qui est de l’utilisation, le lisier peut servir d’engrais pour les cultures et le fumier peut être utilisé comme engrais organiques et comme amendement.
Une utilisation contrôlée des matières fertilisantes épandues
Le fumier et le lisier sont qualifiés comme matières fertilisantes épandues. Elles ont le pouvoir d’accélérer la croissance des cultures et c’est pour cette raison que les agriculteurs y ont recours. Toutefois, ils ne peuvent pas se permettre de les utiliser de manière excessive et à leur guise. Ces engrais contiennent de l’azote, ce qui fait qu’ils présentent un risque de pollution. L’azote peut suivre les cours d’eaux et aller jusqu’aux rivières. Pendant la période d’épandage, l’azote se transforme en protoxyde d’azote, en méthane et en dioxyde de carbone. Ces gaz peuvent aussi polluer l’atmosphère. C’est pour cette raison que la production, le stockage ainsi que l’épandage du fumier et du lisier sont soumis à quelques réglementations.
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Les apports en fertilisants lors de l’épandage
Avant même l’épandage, l’agriculteur est obligé de faire une étude de terrain pour définir l’effluent qui convient au type de sol où il va travailler. Cette étude peut prendre des jours, voire des semaines, car il faut voir chaque parcelle. Il ne faut pas non plus oublier que certaines zones peuvent être interdites aux épandages. En effet, on ne peut pas faire de l’épandage sur les terres non cultivées, sur les zones détrempées, sur les zones enneigées ou gelées et sur les sols en fortes pentes. On élabore par la suite des plans d’épandage qui précisera les parcelles et le type de sol, les doses et les fréquences des apports ainsi que les systèmes de culture. Ces plans se présenteront sous forme de carte où on pourra voir clairement les espaces d’épandage et les éléments aux alentours, notamment les cours d’eau et les zones protégées. Pour la quantité de fertilisants à épandre, il faut se référer aux besoins nutritionnels en azote et en phosphore des plantes. Pour les zones dites « vulnérables », on doit se limiter à 170 kg d’azote par hectare.
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La réglementation sur les distances d’épandage
Même si le terrain appartient à l’agriculteur, il ne peut pas se permettre de répandre cet épandage comme bon lui semble. Il devra respecter une certaine distance en considérant les lieux publics ou privés qui sont à proximité de son exploitation. Il devra par exemple se limiter à moins de 50 mètres des endroits privés pour l’épandage de lisier désodorisé ou enfoui dans les meilleurs délais et à 100 mètres pour les autres types de lisier. Pour ce qui est du fumier, la distance à respecter vis-à-vis d’un tiers est de moins de 100 mètres et l’agriculteur devra passer au labourage le plus tôt possible. Il pourra dépasser les 100 mètres, mais il sera obligé de passer au labourage au plus tard le lendemain.
Il faudra aussi prendre en compte les éléments aux alentours, notamment les cours d’eau. On ne peut pas se permettre de répandre l’épandage à une distance de plus de 35 mètres des berges d’un cours d’eau et ce, peu importe la dose et le type d’effluent utilisé pour l’engrais. Cette distance est aussi à respecter pour les points d’eau, notamment les puits, les forages, les sources ainsi que les prélèvements d’eau pour l’alimentation humaine.
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Les périodes d’épandage
Peu importe le type d’effluent utilisé ainsi que sa dose, on ne peut pas se permettre de répandre du fumier ou du lisier sur les sols non cultivés et ce, quelle que soit la période de l’année. Sur les terres où les agriculteurs travaillent, il faudra aussi respecter les périodes de l’année interdites à l’épandage. Cette interdiction dépend plus du type d’épandage appliqué. Si on se penche sur les cultures d’automne, sauf les cultures de colza, par exemple, l’épandage de lisier et de fumier de volaille est interdit de la mi-octobre à la fin du mois de janvier. Pour les autres types de fumier et le compost, l’interdiction est réduite à mi-novembre à mi-janvier. Pour les cultures de colza en particulier, la période d’épandage autorisée va de mi-octobre à la fin du mois de janvier. Cette durée concerne l’épandage de fumier de volaille et de lisier. Pour les cultures de printemps, la période d’épandage s’étend de mi-juillet à mi-janvier. Cette durée se prolonge jusqu’à la fin du mois de janvier pour le fumier de volailles et de lisier.
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