Les solutions conseillées aux éleveurs

Agriculture : comment faire face à la sècheresse et à la canicule ?


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Depuis 2016, les épisodes caniculaires et les sècheresses s’enchaînent en Europe, le réchauffement climatique n’arrangeant pas les choses. Globalement, tout le monde en souffre, mais les agriculteurs plus encore. Pour s’en protéger, vous pouvez souscrire une garantie « catastrophes naturelles », mais la meilleure solution est d’anticiper ces pics de température annuels. Comment s’y prendre ?

Limiter le travail au sol

Limiter le travail au sol

Pour réduire l’impact de la sècheresse et de la canicule sur le sol, il faut essayer de moins l’agresser. On réduit alors au maximum le travail du sol pour que les plantes puissent s’enraciner profondément. Cela va également permettre aux champignons du sol de développer leur réseau de filaments. Ces derniers entrent en connexion avec les racines des plantes et leur apportent de l’eau et des nutriments. Avec un travail du sol réduit, les plantes disposent d’une plus grande surface à utiliser pour stocker de l’eau.


Attention, on ne vous dit pas de ne pas travailler le sol du tout. Cela est nécessaire pour faire, par exemple, remonter l’humus à la surface puisqu’il va servir de frigo au sol, mais modérément. On vous conseille même de biner régulièrement le sol avec une motobineuse pour éviter la formation de croûte dure à la surface et pour que les mauvaises herbes n’envahissent pas vos plantations.

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Couvrir le sol toute l’année

Pour cela, il faut utiliser des débris végétaux, car ils vont nourrir les petits nématodes et des protozoaires du sol. Rappelons que ces derniers réalisent des tunnels dans le sol, le rendant ainsi poreux. Grâce aux interstices ainsi créés, le sol aura la capacité de stocker plus d’eau. Il faut aussi penser à diversifier les cultures pour apporter aux sols et à sa microflore, tous les nutriments dont elle a besoin pour se développer.

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Planter des arbres

Pour préserver les plantes les plus fragiles de la canicule, une des options à envisager est de leur donner de l’ombre. Mais comment ? Commencez déjà par réintégrer les arbres dans votre plantation. Privilégiez les arbres fruitiers et le bois d’œuvre, car ils sont plus rentables et apportent plus de nutriments aux plantes alentour. C’est une solution pensée sur la durée donc dès que la saison le permet, commencez à planter là où l’ombre est indispensable.

Ne pas semer en été

Le tournesol, une plante peu gourmande en eau

En été, dès que la température commence à grimper au-delà du supportable, l’eau devient une denrée précieuse à utiliser à bon escient. Malheureusement, l’utiliser pour arroser les champs équivaut à la gaspiller. Beaucoup d’agriculteurs se résignent donc à voir leur maïs se flétrir sur place. Pour ne plus revivre pareil scénario, évitez de semer en été ou choisissez des plantes moins gourmandes en eau comme tournesols.

Si vous souhaitez planter des variétés (comme le maïs) qui ont besoin de beaucoup d’eau, avancer leurs semis au printemps. Cela permet d’avancer, également la récolte, avant que la grosse chaleur caniculaire ne s’installe.

Et puisqu’on parle de l’été, faites également attention aux chenilles processionnaires qui ressurgissent à cette saison.

Privilégier les cultures de printemps et d’automne

Autant que possible, il vaut mieux privilégier les cultures de printemps et d’automne tandis qu’en été, vous vous contenterez de couvrir le sol. A part utiliser du paillage, vous pouvez y faire planter des trèfles qui supportent bien la chaleur et protègent efficacement le sol. En ce qui concerne les cultures, pensez à l’orge, au blé, aux lentilles, au lin, au seigle … qui poussent très bien au printemps et en automne.

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Réutiliser les eaux usées

Dans de nombreux pays comme Chypre, l’Espagne ou encore Malte, les eaux usées traitées sont réutilisées pour l’irrigation des cultures et des espaces verts. En France, même si quelques projets allant dans ce sens commencent à voir le jour, on est encore loin du niveau de Chypre qui réutilise 90 % de ses eaux usées traitées pour l’agriculture. La raison de cet écart, les normes sanitaires et réglementaires encore insuffisantes pour le traitement des eaux usées en France.

Quelques projets sont néanmoins en phase d’expérimentation et on attend de voir ce que cela donne dans les années à venir.

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Stocker l’eau de pluie

Quand on a de vastes champs, stocker l’eau de pluie est conseillé. Pour ce faire, vous devez investir dans des fûts de stockage à grand volume, mais étant donné la quantité d’eau dont vous avez besoin, cela peut être un investissement intéressant. Non seulement l’eau de pluie est gratuite, mais elle est, en plus dépourvue de produits néfastes pour les plantes.

Arroser intelligemment

Dès que la température commence à grimper, vous devez adopter les bons gestes pour économiser l’eau, y compris l’eau de pluie stockée. Il faudra, par exemple, arroser à la tombée du jour pour que les plantes puissent profiter de la nuit pour stocker toute l’eau dont elles ont besoin. Cela va leur permettre de mieux supporter la chaleur du lendemain.

Vous pouvez également installer un système d’arrosage par gouttes à gouttes. Ce genre d’installation permet d’arroser régulièrement les plantes, mais dans la profondeur du sol. Le fait d’y aller gouttes par gouttes permet de rafraîchir régulièrement le sol et d’économiser l’eau. Et le fait de l’installer dans le sol évite tout choc hydrique qui pourrait affaiblir les plantes.

Les solutions conseillées aux éleveurs

Les solutions conseillées aux éleveurs

La canicule affaiblit aussi les bêtes. Non seulement, la qualité et la quantité de leur nourriture sont mises à mal, mais on manque aussi d’eau pour les abreuver. Pour faire face aux épisodes caniculaires annuels, certains éleveurs ont eu quelques bonnes idées. On vous dit lesquelles :

  • Changer les techniques de pâturage :

Certains ont décidé d’allonger le pâturage automnal et hivernal tandis que d’autres ont préféré se tourner davantage vers le pâturage dynamique. Il est également envisageable de stocker de l’herbe sur pied, de mettre en place le topping ou encore d’ajuster la taille des paddocks.

  • Diversifier les prairies :

Pour ce faire, il est possible de planter des variétés qui supportent la chaleur et qui ne nécessitent pas beaucoup d’eau. On pense notamment à la chicorée, au plantain … On Peut aussi implanter des prairies pour la fauche à base de RGH trèfle violet, de luzerne, de fétuque … Et si ces deux solutions ne vous conviennent toujours pas, pensez aux prairies qui démarrent rapidement au printemps.

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  • Diversifier les cultures fourragères :

Puisque le maïs supporte difficilement le manque d’eau, certains éleveurs ont choisi des cultures fourragères moins gourmandes en eau. On peut notamment citer le sorgho, les betteraves, les méteils … En parallèle, ils ont découvert que d’autres couverts végétaux pouvant être fauchés, affouragés ou pâturés sont apparus comme le moha, le colza fourrager, le trèfle incarnat …

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